la Décroissance avance
juin 2007

Sommaire

Sommaire. 1

Généralités. 1

Ø     Avertissement. 1

Ø     Précisions. 1

Ø     Historique. 2

Ø     A propos du mot. 2

L'idéal de la décroissance. 2

Ø     La décroissance est une chance. 2

Ø     Les valeurs de la décroissance. 2

Ø     Un mode de vie différent vers lequel il faut tendre. 3

Ø     Conséquences globales vertueuses, nécessités, faisabilités, exemples. 3

Du chemin pour atteindre cet idéal 6

Ø     Les obstacles à la Décroissance, dans l'imaginaire collectif. 6

Ø     Vaincre ces obstacles : se désaccoutumer de la Croissance. 6

Ø     Des propositions pour aborder le changement. 7

Ø     Les étapes intermédiaires pour des prises de décisions. 7

La Décroissance ou la Récession ?. 8


Généralités

Ø     Avertissement.

Ce texte n'engage que moi. Il n'a été validé par personne.

Je ne m'exprime pas au nom du Parti Pour La Décroissance. Il n'a aucun rapport avec les élections législatives, ce ne sera pas ma profession de foi. Je pense notamment aux notions "d'usage-mésusage", de "gratuité", et de "revenu universel inconditionnel". Elles n'ont fait l'objet d'aucune déclaration publique de la part du PPLD, et pour ma part, elles font encore l'objet d'une réflexion personnelle.

A l'origine, ce texte est un travail de synthèse qui m'est destiné : certains passages s'apparentent à des notes personnelles, car ... ce sont effectivement ... des notes personnelles, d'où leur caractère sibyllin si je ne les explique pas oralement. Ce texte est un peu mon pense-bête !

Ø     Précisions.

Je ne me pose pas en exemple. Ni en donneur de leçon.

Mon comportement n'est pas exemplaire, car je suis le produit de ma société de consommation, et même si j'en prends consciences, je ne peux pas faire abstraction de la société pour vivre mon idéal sans me désocialiser. Et même en faisant le choix de sortir de la société, mon mode de vie serait bien différent de cet idéal. Il me permettrait éventuellement d'avoir égoïstement bonne conscience, sans aucun effet sur la collectivité.

Mon objectif est d'informer, de faire prendre conscience, de proposer et de participer à une évolution vers la décroissance.

Ø     Historique.

Années 70 : Jacques Grinevald rapporte les travaux de Nicholas Georgescu-Roegen, qui propose une approche entropique et physicienne de l'économie-logie.

Années 80 : décennie croissantiste (... et du chômage perpétuel). La problématique de la décroissance redevient marginale.

Années 90-2000 : par la voie des nécessités écologiques (entres autres), la problématique de la décroissance devient incontournable, au point que toutes les personnalités politiques, et les médias, se sentent obligées de se positionner par rapport à elle.

Années 2010-2050 : c'est la décroissance elle-même (et pas seulement la problématique) qui deviendra incontournable.

Ø     A propos du mot.

·        Notre mouvement s'appelle la décroissance, parce qu'il ne se reconnaît pas dans certaines valeurs qui se trouvent, à posteriori, être aussi suscitées par et pour l'idéologie de la Croissance (avec un C majuscule, s'il vous plait).

·        Ce mot interpelle les gens, ll les fait réagir, et ne les laisse pas indifférents. Il attire l'attention qu'il mérite.

·        C'est un mot positif lorsqu'on l'associe aux violences, cancers, pollutions, malnutrition, analphabétisme, etc.... Ceux qui le trouvent toujours négatif sont peut-être encore sous l'emprise du discours dominant qui fait le culte du développement économique et matériel infini

·        Ce mot ne sera pas aisément récupérable par les publicitaires adeptes de la ... croissance (contrairement au mot "développement durable"). Il va falloir qu'ils se creusent..., et pendant ce temps, l'escargot avance...

L'idéal de la décroissance

Ø     La décroissance est une chance.

J'affirme que la décroissance, telle que je vais la définir, n'est pas un sacrifice. J'affirme qu'elle est une chance qui ne peut qu'améliorer le bien être global. La réflexion (toujours en cours) sur la décroissance est l'aboutissement de multiples interrogations sur les valeurs actuelles qui motivent le fonctionnement de nos sociétés riches (celles du culte de la Croissance). La décroissance propose d'autres valeurs, qui motiveraient d'autres comportements individuels et collectifs, et qui auraient des conséquences vertueuses sur nos modes de vie et notre environnement.

Bien qu'elles paraissent procéder d'un simple bon sens, elles ne s'imposent pas devant les valeurs actuelles. Il s'agira aussi d'en identifier les raisons et d'explorer les solutions à court, et à long terme, pour aboutir à une harmonieuse décroissance individuelle et collective.

Ø     Les valeurs de la décroissance.

Notre monde physique ou spirituel n'est constitué que de limites. L'homme a besoin d'apprécier ces limites des possibles pour se réaliser. La sobriété est une source de satisfactions. Assurément plus que l'insatiabilité qui se termine toujours par de la frustration et des convoitises.

La coopération est bien plus efficace, réjouissante et apaisante :        
La nature est assez généreuse pour subvenir aux besoins fondamentaux et pour assurer un minimum de confort à l'humanité. La concurrence économique n'est pas une question de survie. Aussi pour ne pas abuser de la générosité de la nature et pour se libérer de l'esprit de compétition, on réalise qu'il existe une différence entre le "bon usage" et le "mésusage" (cf ci-dessous).

Enfin, et c'est encore une histoire de bon sens, nous pensons que vivre lentement permet de vivre plus intensément que toujours plus vite, plus loin, plus souvent. Notre rapport au temps est proche de celui du soleil et des saisons.

Ø     Un mode de vie différent vers lequel il faut tendre.

Notre mode de vie sera basé sur la localisation des relations et de l'économie (pour limiter les transports). Nous sortirons de la civilisation de l'automobile. Nous nous nourrirons de produits locaux et de saison. Nous privilégierons la mutualisation des moyens (transport, internet, bibliothèques, cinémas, culture(s), etc...), et les habitats pavillonnaires déconnectés des centres de vie nous paraîtrons incongrus.

Nous nous concentrerons sur des activités de proximité (opposées à "à distance"), facilitant le partage, la compréhension, et la progression culturelle.

Nous serons libérés de tous ces objets qui nous enchaînent, nous assistent et nous asservissent.

La société pourrait subvenir aux besoins de tous via le Revenue Universel Inconditionnel (RUI) et la Couverture Logement Universel (CLU) : Nous ne serions pas contraints d'accepter n'importe pour subvenir à nos besoins. La finalité de notre fonction au sein de la société (l'emploi selon le modèle actuel) nous paraîtra plus évidente et fondamentale, et par conséquent gratifiante. Le RUI participera à la sobriété, et à la mesure. Nous travaillerons moins.

Ce principe de fraternité ne peut fonctionner que sur s'il est basé sur une culture du bon usage (à contrario du mésusage) et de la limitation, faisant de nous des adultes responsables (à contrario de consommateurs infantilisés) qui prennent consciences des conséquences de leurs actes.

Les notions de bon usage et de mésusage seront définies démocratiquement : par exemples          
- Dans quels cas prendre l'avion est d'un bon usage, ou d'un mauvais usage ? 
- Est-ce que les usages du pétrole par les pompiers et le SAMU, ou pour traverser la France pour un WE de ski, font tous partie du bon usage ?  
- voir le chapitre "se désaccoutumer de la Croissance", ci-après.

Ø     Conséquences globales vertueuses, nécessités, faisabilités, exemples.

Remarques sur conséquences vertueuses et sur nécessités.

Derrière la "nécessité" est sous-entendu l'idée de sacrifices importants. En fait, les solutions à nos problèmes ont des effets secondaires vertueux. Même sans ces problèmes, les solutions proposées apportent un mieux être. Nous avons tout à y gagner.

 

Sur le plan de la santé publique, nous pourrions éviter, par exemples, l'augmentation nette des cancers, l'épidémie d’obésité (due à un manque de sobriété), l'inflexion de la courbe de l’espérance de vie, les pathologies psychologiques liées à l’effondrement des limites, réelles et symboliques (voir J.-P. Lebrun)

 

Sur le plan de l’environnement, nous éviterions d'aggraver le changement climatique, de guerroyer pour s'octroyer le reste des ressources fossiles, pour l'eau, les terres arables… Nous pourrions éviter l'effondrement de la biodiversité et ses conséquences, ainsi que l'explosion de la quantité des déchets.

 

En vrac, notes, remarques, informations, idées reçues, fausses bonnes idées, etc :

  • 20% de la population mondiale consomme 80% des ressources.
  • Pillage des pays du sud : uranium, pétrole, coltan (puces électroniques)
  • Économie première ?
    a) lois physiques (pesanteur) immuables et pas créées par l'homme.
    b) lois économique créées par l'homme et pour l'homme. Elle sont modifiables selon sa propre volonté : prix progressif au lieu de régressif, échanges de biens autrement qu'avec de la monnaie.
    c) Quand incompatibilité entre nature et économie : pourquoi chercher à changer la nature ?
  • Actuellement il faut 1,2 planètes pour renouveler la biosphère consommée. En 2050, ce sera 30.
  • Répartition des richesses : écart riches/pauvres passe de 3 (1900) à 30 (1960) à 100 (2000)
  • Depuis 1980 en France : PIP + 156%, chômage : +50%
  • Maintenir ou créer des emplois artificiellement est une illusion. Chercher à entretenir la machine, c'est rentrer dans un cercle vicieux. Quel intérêt de faire faire 4 fois le tour de la France à des poireaux ?
    Dispersion et gaspillage des ressources et énergies (humaines et bios) => + dépenses pour zéro création de richesses => rendement moindre => moins de richesses utiles à se partager.
  • Ne pas confondre création de richesses fonctionnelles avec création de circulation de monnaies !
  • Ceux qui ne jurent que par l'économie sont des imposteurs et/ou des fainéants : c'est plus simple et plus rassurant de manipuler des expressions mathématiques que de faire de la politique.      
    Je constate le même symptôme avec mes étudiants : quand ils ne savent pas comment aborder un problème scientifique, ils se jettent sur des formules mathématiques en espérant qu'elles leur donneront la solution.
  • PIB = Bonheur ?
  • Ce sont les mêmes qui tiennent ces trois discours apparemment contradictoires*, en toute impunité, sans que personnes ne leur fasse remarquer*, au point que tout le monde reproduit ce discours (entendu depuis notre naissance, il faut dire) : C'est un croissance quasi-religieuse !
    a) "on vit une époque foOormidable, grâce au progrès de la science, de l'économie, de la croissance et de l'économie de marché. Le mode de vie occidental est le meilleur de toute l'histoire de l'humanité". Sous entendu : la croissance, c'est un choix que l'on contrôle, sur lequel il est hors de question de revenir !!
    b) "La vie moderne est difficile, stressante. On n'a plus le temps. Il y a trop de contraintes de la vie quotidienne. Mais surtout, c'est la crise (depuis 30 ans !), et il n'y a plus d'argent !!!!". Sous entendu : c'est une fatalité. Mais il y a des solutions :
    c) "il faut s'adapter aux contraintes du marché pour survivre. Il faudra faire des sacrifices". Sous entendu : l'économie de marché est une fatalité que l'on ne contrôle pas. Et que pour vivre mieux, il faut encore et encore faire se sacrifier (facile avec notre bonne vieille culpabilité judéo-chrétienne ! J'y reviens !)
    * pourquoi ?
  • Depuis 1950 : -17%, -84%, -43% des boulangeries, épiceries et quincailleries.
  • "Avoir pour faire puis être" ou "être afin de faire puis avoir" ?
  • La quasi-totalité des objets indispensables que nous utilisons aujourd’hui ont été inventés au 20ème siècle. Mais comment faisaient-ils pour se passer d’objets indispensables ?
  • La télé est représentative d'une dépendance néfaste. Complètement accros, ensorcelés on est persuadés qu'il est impossible de vivre sans. Pourtant ceux qui essaient, n'y trouvent que des effets salutaires. Essayez ! Rappelez-vous vos années sans télé (étudiants, etc…) ; étaient-elles si terribles ?
  • 10 milliards d'être humains en 2050 ? Possible ? Pourra-t-on toujours donner à bouffer à nos bagnoles (biocarburants, voir ci-dessous).
  • Pub pour une bagnole vue en mars 2007 : "maintenant vous savez pourquoi vous faites des heures sup !". Travailler pour payer sa voiture, payer une voiture pour aller travailler.
  • Nouvelles technologies (téléphonie, internet) : échanger des informations ¹ communiquer
  • Plus on se soigne, moins on guérit ?
  • Quelle vieillesse voulons nous ? Voulons-nous mourir le plus vieux possible, quitte à dépendants, ou préférons-nous mourir jeunes et "en bonne santé" ?
  • Viande : 1 kg boeuf  = 1 kg pétrole, x 3 conso viande = x 10 production végétale (mangeons moins)
  • Poste nourriture dans budget : Année : 1950 – 40 %    Année : 2000 – 16 % (qu'est-ce que ça veut dire ?)
  • Le carburant n'est pas cher : prix du carburant en horaire SMIC :
    1 litre = 30 min SMIC 1974 = 10 min SMIC 2005
  • Le pétrole fait de nous tous des rois : chaque européen dispose de l'équivalent énergétique de 100 domestiques en permanence (bougeons-nous : obésité)
  • l'électricité et l'hydrogène ne sont  pas des sources d'énergie : voiture électriques ne polluent à la production de l'électricité (centrales), même si elles ne polluent pas sur place.
  • biocarburant : voilà qu'on donne à manger à nos bagnoles, maintenant (anthropomorphisme ?) !
  • Les énergies renouvelables ne pourront pas se substituer aux énergie fossiles => économies
  • "On va bien trouver une solution ?" : non, halte au scientisme !
  • Rappelons nous des mesures drastiques d'économies d'énergie dans les années 70. Pourquoi plus aujourd'hui ?
  • Déplétions des ressources : eau, biodiversité, poissons, métaux, bois, gaz, pétrole, uranium, coltan
  • Eau : 18 millions de litres par jour pour usine de puces électronique = ville de 60000 h par an.
  • "développement durable" ? : l'histoire d'un sale gosse capricieux qui tente de négocier le droit de continuer à jouer à un jeu dangereux !
  • Et j'en ai d'autres.

 

Sur le plan individuel et social. Quelques idées qui m'interpellent, et auxquelles j'ai envie de réfléchir, elles n'engage que moi : le Revenu Universel Inconditionnel, la Couverture Logement Universel, le droit aux déplacements, et la "gratuité du bon usage" et la "cherté du mésusage" :

  • Elles auront pour effets de diminuer toutes les conséquences des inégalités sociales : convoitise, violence, frustration, méfiance, etc…
  • Elles sont faisables. Il ne s'agit pas d'un problème économique, mais d'un choix de répartition des richesses (Revenu Maximum Autorisé par exemple). De plus dans un monde qui cultive le bon usage, les besoins matériels seront moindres.
  • Elles sont faisables : l'argent n'a de la valeur que pour l'homme. Elle est en circuit fermé : quand quelque chose coûte à quelqu'un, ça rapporte à quelqu'un d'autre. L'argent ne pousse pas dans les arbres, et ne fait pas manger. Elle ne permet que des échanges de richesses réelles.
  • Ces mesures ne favorisent pas l'assistanat. C'est la société de consommation qui produit de l'assistanat. L'autonomie inconditionnelle, et la confiance produisent la responsabilisation et la sobriété.
  • Il faudra y associer une culture de l'usage dès le plus jeune age (école, nouvelles pratiques telles que des tickets même pour les transports gratuits)
  • Le bon usage, le mésusage, ainsi que les RUI et RMA seront définis démocratiquement. Ce sera l'occasion de renouer avec de vrais débats et de reprendre le pouvoir démocratique. Le bon usage n'est pas seulement associé à l'utilitaire ou le nécessaire, c'est aussi le futile, la fête et les merguez.
  • La gratuité du bon usage et la cherté du mésusage valent mieux qu'une augmentation perpétuelle des salaires (et des valeurs de "toujours-plus" qui y sont associées)
  • La gratuité du mésusage aura par contre, complètement disparue (pratiques des téléphonies mobiles, journaux gratuits, mallettes pédagogiques financées par des grands groupes).

Du chemin pour atteindre cet idéal

Ø     Les obstacles à la Décroissance, dans l'imaginaire collectif.

Je me vois déjà me faire traiter de doux (ou dangereux) utopiste !

Je prétends que c'est moi qui ai les pieds sur terre !

Un autre monde parait irréaliste parce que l'idéologie de la Croissance a investi l'imaginaire collectif très profondément.

La croissance était constructive quand il s'agissait de subvenir aux besoins fondamentaux et d'atteindre un minimum de confort (ce qui est encore un objectif pour 80% de la population mondiale). Ces bienfaits sont encore à l'esprit de certains alors que maintenant la croissance ne consiste plus qu'à grossir et non à grandir (pour les 20% restant). De plus, la croissance est plus commode que le partage : par paresse, par incompétence et par insatiabilité un "simple" problème de répartition a été remplacé par un funeste problème de productivité. En produisant toujours plus, ça évite de partager. Il restera bien quelques miettes pour les pauvres ! Les faits montrent que 80% de la population supporte le prix de croissance (je n'ai pas dis "sont oublié par").

C'est pour ces raisons que certaines catégories dominantes de la population ont intérêt, malgré la flagrance de ses effets dévastateurs, à conditionner la population à l'illusion salutaire de la Croissance. C'est ainsi que, dans un contexte de passivité collective, une multitude de messages sont martelés par tous les moyens, dans tous les lieux, à chaque instant. Ils ont pour objectif de magnifier tous les mécanismes favorisant la croissance. C'est si important que tous les champs de la société sont investis, qu'ils soient médiatiques, politiques, éducatifs, et même familiaux.

Voilà pourquoi les notions suivantes sont collectivement associées à des valeurs positives et immuables : l'accumulation de biens matériels, la concurrence, la convoitise, la foi au scientisme et à l'économisme, le développement technique infini, la lecture comptable de la vie humaine (PIB), "l'emploi est créé par la croissance"...

Voilà pourquoi tout est devenu marchand. Et qu'à ce titre la vénalité ambiante a fait de la gratuité le tabou (l'interdit) majeur de notre société.

Voilà pourquoi la fragmentation de comportements de consommation nous fait perdre conscience de la portée de nos actes. Ce qui alimente le gaspillage et l'hyperconsommation.

Voilà comment l'acte de consommation est répond simplement au besoin d'avoir le droit de payer. Peu importe le produit acheté.

Et si c'était la l'idéologie de la Croissance qui était une utopie ?

Ø     Vaincre ces obstacles : se désaccoutumer de la Croissance.

Pour changer le monde, il faut d'abord changer les mentalités. Commençons par changer la notre (pour être plus convaincu, ... et ... convainquant).

A nous de fuir la publicité, les représentations de modes de vie inaccessibles et peu souhaitables, la surinformation orientée par les médias financés par la publicité. Et comme personne n'est à l'abri, autant se débarrasser directement des supports. Je pense particulièrement à la télévision et à certains magazines.

Il est impossible d'être écologiste sans être casseur de pub ! Ou alors ?

Interrogeons-nous sur la finalité de nos actes : à quoi sert notre emploi ? Quelle est la part de notre vie consacré à cette croissance qu'on nous impose ? Que recherchons nous à travers l'accumulation d'objet ? Pourquoi la modernité est-elle si valorisée ?

Prenons conscience de la différence entre le coût financier à court terme, et le coût global ou externe (écologique et humain) à long terme... D'où vient la richesse ?

Puis interrogeons-nous sur le coût externe de nos actes : est-ce que le service rendu par tel objet ("c'est si pratique") n'a pas un coût global irréparable ? Pourquoi le loin est toujours mieux que le proche ? Quel sens y-a-t-il à faire le tour du Monde en 80 heures ?

Prenons conscience de la fragmentation de l'acte de consommation. Transformons le consommateur en usager qui a conscience des conséquences de ses actes. Quel travail et destins brisés sont nécessaires à produire notre carburant ? Quel est le prix humain et écologique pour que quelques riches puissent acheter des fraises en hiver ?

Au lieu d'être des consommateurs d'alimentation, devenons des mangeurs qui savent ce qu'il y a dans leur assiette (noms, recettes de cuisine, origines, toute la chaînes d'activités en amont, etc). Au lieu d'être des consommateurs de soins médicaux, de cours ou de tourisme, devenons des patients, des élèves ou des voyageurs. Ces trois activités de sont pas comparables et ne peuvent pas se pratiquer de la même manière : la consommation.

Prenons conscience de l'illusion du développement infini.

Puis, interrogeons-nous sur notre seule foi en la technoscience et sur son effet rebond[1]. Est-ce que si les voitures actuelles étaient aussi confortables qu'il y a 50 ans, aurions-nous besoins d'aller aussi loin aussi souvent et aussi vite ? Est-ce que si les forfaits téléphoniques n'étaient pas illimités (voir ci-dessus) aurions-nous besoin de passer autant de temps au téléphone ? est-ce que si le débit internet n'était pas de plus en plus haut, aurions-nous besoin de passer toujours plus de temps devant l'ordinateur ? Est-ce que contre le réchauffement climatique, ma climatisation est la bonne solution ?

Mais surtout, surtout, autorisons-nous à imaginer d'autres modes de vie qui paraissent utopiques. Autorisons-nous à libérer nos imaginaires.

Ø     Des propositions pour aborder le changement.

Vivre un changement est toujours difficile, même si l'aboutissement est bénéfique. C'est pour cela qu'il est concevable que la décroissance fasse peur. Tout bouleversement, même vertueux est une épreuve difficile !

  • Extension du champs de la gratuité à partir de la défense des services déjà gratuits, et des biens communs (transports en commun, postes, écoles, logements sociaux).
  • Instaurer progressivement le Revenu Universel Inconditionnel, la Couverture Logement Universel, la gratuité de certains déplacements, et la gratuité du bon usage et la cherté du mésusage (progressivité du prix de l'eau en fonction de la consommation, par ex).
  • Développer (tiens ?) la culture de la gratuité et du bon usage par l'école, l'éducation et en s'appuyant sur des racines historiques profondes (encore pour quelques temps) : la culture de l'économie (économe), l'idée de conservation, et de la mesure.
  • Aider à des nouvelles pratiques d'usage (donner un ticket même quand le service est payant) ou toutes les initiatives originales (voir exemples p163, 164 de "Le mésusage" de Paul Ariès).
  • Lutter contre la gratuité du mésusage  et son corollaire : le gaspillage

Ø     Les étapes intermédiaires pour des prises de décisions.


1)      Informer la population

2)      Prise de conscience individuelle

3)      Prise de conscience collective

4)      Interpellation populaire des dirigeants

5)      action collective et démocratique


A court terme, chacun de nous peut tenter de vivre la simplicité volontaire. Ainsi il peut montrer l'exemple et (se) rendre compte qu'il est possible de vivre mieux avec moins de besoins. Mais il est actuellement impossible d'aller au bout de la démarche sans risquer de se désocialiser. Il faudrait que l'organisation collective à grande échelle soit modifiée. Un objectif de Décroissance collective ne peut s'envisager que démocratiquement, politiquement, progressivement, et seulement à long terme. Mais il faut commencer de suite.

Il faut investir le champ politique pour informer, influer, agir et mesurer la réelle prise de conscience populaire (et ainsi contester ceux qui  affirment que personne ne s'y intéresse).

La Décroissance ou la Récession ?

Comment finir de convaincre ceux qui n'en voient pas l'utilité ? En insistant sur la nécessité, bien sûr !

Rappelons qu'il faut bien admettre que la nature ne nous donnera guère le choix. La catastrophe écologique est imminente (à l'échelle humaine). Soit nous l'accompagnons, et ce sera notre douce Décroissance, soit nous la subissons, et ce sera la Récession et tous ces effets tels que les famines, les guerres, les déplacements, etc...

Maintenant nous savons dans quelle direction aller.



[1] Certaines améliorations techniques, au lieu de générer des économies pour un usage constant, occasionnent une augmentation des usages pour une dépense constante (voire en augmentation)

 


 

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